Un livre pour découvrir un peu plus l’œuvre de Bach et l'histoire d'une famille de musiciens...
"Bach le musicien est un génie énigmatique ; l'homme Bach est trop évidemment imparfait, d'une banalité décevante, et par bien des aspects, il nous reste encore invisible. De fait, il semble que nous ensachions moins sur sa vie privée que sur celle de n'importe quel autre compositeur de quelque importance des quatre derniers siècles. À la différence de Monteverdi, par exemple, Bach ne nous a laissé aucune correspondance familiale privée, et très peu de choses nous ont été transmises qui dépassent le niveau de l'anecdote et qui pourraient nous aider à brosser de lui un portrait plus humain, ou bien nous permettre de l'entrapercevoir – comme fils, amant, mari ou père. Il y avait peut-être chez lui une répugnance fondamentale à soulever le rideau et à se montrer tel qu'en lui-même ; à la différence de la plupart de ses contemporains, il se refusa à fournir un récit écrit de sa vie et de sa carrière quand l'occasion s'en présenta."
Un ouvrage imposant à plusieurs égards et qui n'est pas forcément très facile à lire tant il est documenté et référencé. Il ne se lira donc pas d'une traite, c'est certain, mais il saura vous plonger au cœur de la musique et de l'histoire d'un des compositeurs les plus connus de nom mais particulièrement méconnu quant à son histoire. Cela permet certes de mieux connaître le personnage derrière la musique, de mieux situer l’œuvre dans son époque ou plus encore l'influence luthérienne du cadre de vie mais, cela donne surtout envie d'aller écouter de l'orgue dans une belle abbatiale, de partir sur les traces de Jean-Sébastien Bach à Eisenach, en Thuringe ou à Leipzig...
Après tous ces mois que nous venons de vivre d'une situation totalement délirante (2020-2021), lire Iegor Gran est d'un tel réconfort !... Ouf et merci !
" Ils n’ont pas ouvert un seul lit d’hôpital supplémentaire, mais ils ont fermé les théâtres. Ils ont pataugé avec les masques, les tests, le traçage, mais ils ont vaillamment combattu les remontées mécaniques. Ils n’ont pas su protéger les vieux, mais ils ont anéanti les petits boulots des jeunes et compromis leurs études. Ils ont improvisé au doigt mouillé en se prétendant humanistes, mais ils ont classé les citoyens en "essentiels" et "non essentiels" et ordonné que ce soient les plus précaires qui paient de leur poche. Ils l’ont fait en plein jour et d’aucuns ont braillé qu’ils n’en faisaient pas assez. "
J'ai découvert par hasard ce petit ouvrage en furetant dans une librairie. j'ai découvert avec ce livre un auteur que je ne connaissais pas encore et je me demande bien pourquoi. Comment ai-je pu passer à côté de cet écrivain si drôle, si caustique, si vrai, si nécessaire ?! Du coup, je vais désormais me plonger dans d'autres ouvrages de Iegor Gran : Ces casseroles qui applaudissent aux fenêtres, Le Truoc-nog, L'écologie en bas de chez moi...
Un merveilleux et improbable petit guide de Venise...
Loin des guides conventionnels sans charme, Tiziano Scarpa nous emmène dans Venise, au travers de quelques thèmes simples et pertinents. Mais par delà la balade, c'est avant-tout un regard différent sur Venise, la vision de Tiziano Scarpa sur sa ville. Un petit livre qui est surtout une déclaration d'amour sans concession à Venise. Un ouvrage qui se lit tel un essai et vous replonge quasi immédiatement au cœur de la Sérénissime.
C'est avec une écriture douce-amère, pleine de vérités et de subjectivités, vive et alerte, sans concession, acerbe et pleine de tendresse. C'est LE livre indispensable à lire avant de découvrir ou de retrouver Venise. Véritable coup de cœur pour ce petit bijou.
Il est assez rare que je succombe sur une bande-dessinée - si l’on excepte bien-sûr l’inénarrable Sœur Marie-Thérèse des Batignolles, Ies désopilantes et indémodables Idées noires d'André Franquin et les différentes histoires de Jean-Pierre Gibrat qui croque comme personne les femmes… - mais ce « Voyage improbable » de Turf est une délicieuse et douce découverte !
D’emblée le titre et le format original de cette très belle édition m’ont séduit ! L’édition originale date d’octobre 2014 et il s’agit là d’un réédition en version « luxe » vraiment réussie. L’histoire est incongrue à souhait : alors que des fouilles sont entreprises au pied du phare d’Ouessant le temps de la marée basse, un paléontologue va malencontreusement enflammer une poche de gaz située sous celui-ci. Tout l’édifice et son socle rocheux se trouve alors propulsé dans l’espace telle une fusée…
Ce voyage ô combien improbable est rempli d’humour et servi par une illustration naïve, esthétique, pleine de poésie. Ce phare-fusée rouge et blanc - quasi-inséparable de son socle herbeux vert
tendre - est la source de magnifiques illustrations délicieusement colorées (qui à elles seules justifient l’ouvrage !) et judicieusement mises en valeur par une composition et une édition
hors-du-commun.
Si, comme moi, vous succombez à ce « Voyage improbable », il vous sera désormais difficile de regarder les phares tels de simples édifices monumentaux figés en bordure du
littoral…
La nouvelle est un genre littéraire sans égal, telle une friandise qui se savoure toujours trop vite...
Ces nouvelles ayant pour cadre la Sérénissime sont un bonheur. On y retrouve toute cette ambiance propre à cette ville-état, ce lieu incomparable. Non contente de nous emmener à Venise, elle nous y transport à travers les siècles. Une épure de personnages auxquels on s'attache presque immédiatement...
L'espace d'instants choisis, on se retrouve avec le peintre Lotto ou avec Nicolò le joueur de dés... L'espace d'un instant on est avec eux à Venise, qu'ils l'aiment ou la fuient...
Dès le livre fermé, Venise me manque à nouveau.
Je reconnais que les expéditions au Congo ne sont pas, de prime abord, ma passion... Mais, le sous-titre de ce livre démontre d'emblée que cela va bien au-delà. Grâce à ce livre, j'ai découvert Patrice Franceschi qui est un personnage pour le moins passionnant : voyageur infatigable sur tous les continents, aventurier au sens noble du terme et défenseur des peuples méprisés, il s'avère très attachant.
Maintenant que j'ai fait la connaissance de Patrice Franceschi, qu'il a réussi à m'intéresser aux forêts équatoriales où vivent les Pygmées, je pense que je vais livre d'autres livres de ces aventures et de ses combats...
Si je devais ne conserver que quelques phrases de ce livre qui sait à merveille vous transporter dans la forêt tropicale d'Afrique centrale, ce serait assurément celles lues dès le début de l'ouvrage. Écrites en 1976, elles s'avèrent plus que jamais d'actualité tant les contraintes de "sécurité" sont désormais omniprésentes, contraignantes, annihilantes et servent de ramparts à toutes les mauvaises volontés et les incompétences. Je crois bien qu'elles m'ont vraiment d'emblée donné envie de dévorer ce livre...
"Par avance, il fallait accepter les épreuves quelles qu'elles soient. Et même les vouloir : pour se mesurer à elles, apprendre à travers elles. C'était encore la règle en ce temps-là.
Cette règle était exaltante. Elle était même grandiose par son exigence d'excellence et sa capacité à forger les hommes à travers les épreuves surmontées. Elle ne faisait pas un usage immodéré des impératifs de sécurité, habitée par cette idée toute simple que la vie c'était le risque et que, de toute façon, il fallait vivre dangereusement"...
Tout est dit. Merci infiniment.
Après avoir hésité un premier temps, j'ai finalement acheté ce livre dans sa version de poche. Je me suis enfin décidé à partir aux Marquises retrouver Jacques Brel...
Ce livre n'est pas un œuvre de littérature mais un livre d'amitié sur l'amour et l'amitié, sur la vie et les choix impossibles : "Juillet 1974 : Jacques Brel largue les amarres de son voilier pour un voyage qui va le mener jusqu’à l’« île au trésor » dont il rêvait depuis l’enfance. Bientôt seul à bord avec sa compagne Maddly, il traverse le Pacifique et jette l’ancre aux Marquises, dans la baie d’Hiva Oa. Ce devait être une simple escale, mais après un sérieux coup de semonce à l’amorce du voyage, ce sera sa dernière demeure, à côté de Paul Gauguin. Ce récit retrace l’histoire méconnue – et passionnante – d’un marin au long cours et d’un pilote au grand cœur. L’histoire d’un homme qui tourna le dos à la gloire pour réaliser « un impossible rêve » : transformer une vie d’artiste en destinée d’exception. On connaissait le géant de la chanson, l’auteur-compositeur qui avait « mal aux autres » ; on découvre l’être humain prêtant assistance à autrui jusqu’à la limite de ses forces. Opérant la jonction avec son œuvre, Brel s’illustre par un rare altruisme, aux manettes de son avion, volant par tous les temps pour transporter courrier et malades."...
Je reste marqué depuis très jeune par cette histoire... Un chanteur célèbre qui avait choisi de quitter la scène, la célébrité et l'Europe pour partir vivre sur une petite île du Pacifique... Je garde de ce souvenir une image forte, difficile à décrire. Les Marquises ont dès lors longtemps habitées mon imaginaire de bout du monde. J'espère un jour y aller. En bateau serait l'idéal ; je reste patient... Lire ce livre m'a éclairé sur cette histoire touchante et ce personne hors norme que fut Jacques Brel. J'écoute désormais Une île différemment... Et je reconnais avoir également un autre regard sur les toiles de Gauguin...
> Existe en version poche, légèrement complétée et augmentée, éditée également par les Éditions l'Archipel.
"Le narrateur, un Italien émigré en Argentine par amour, rentre au pays. En Argentine, sa femme a payé de sa vie leur combat contre la dictature militaire. Lui, le rescapé, a appris que la vie d'un homme durait autant que celle de trois chevaux. Il a déjà enterré le premier, en quittant l'Argentine. Il travaille comme jardinier et mène une vie solitaire lorsqu'il rencontre Laila dont il tombe amoureux. Il prend alors conscience que sa deuxième vie touche aussi à sa fin, et que le temps des adieux est révolu pour lui."
Ce "petit" livre est un ovni totalement déroutant. L'écriture est si particulière, si ciselée, si dépouillée que de prime abord elle surprend et dérange presque... Puis vient le moment où l'on est happé par la narration, la puissance du récit et des références à l'Histoire. Une fois la lecture achevée reste les mots et la sensation d'être vivant. Je suis resté un peu figé tant ce livre hors du commun peut tout à la fois résumer la médiocrité viscérale de la dictature militaire argentine, la force des sentiments et la puissance de l'aventure humaine en si peu de mots...
> Existe en version poche chez Folio...
Cet ouvrage est une douceur. Une douceur au goût intense de Venise. Cela se savoure, par petites rasades ou grandes gorgées. Dans tous les cas, cela vous emportera dans la sérénissime immédiatement. C'est frais, sincère, passionné, partisan, tendre, lyrique, intense, sensuel... En un mot "amoureux" comme l'indique fort bien le titre... Moi qui aime beaucoup les dictionnaires, avec celui-ci j'ai peut-être trouvé le plus "vivant" de tous. Merci Philippe Sollers pour ce livre ! Et comment résister au désir de reprendre cet éloge magnifique de Venise de Luigi Grotto Cieco d'Hadria, qui fut prononcé le 23 août 1570 pour la consécration du Doge Luigi Mocenigo : "Voici la ville qui, à tous, inspire la stupeur. Et j'ajouterai que toutes les vertus en Italie dispersées en fuyant la fureur des barbares ici se rassemblèrent, et, ayant reçu du ciel le privilège des alcyons, firent, sur ces eaux, de cette cité, leur nid. Et je conclurai ainsi : qui ne la loue est indigne de sa langue, qui ne la contemple est indigne de la lumière, qui ne l'admire est indigne de l'esprit, qui ne l'honore est indigne de l'honneur. Qui ne l'a vue ne croit point ce qu'on lui en dit et qui la voit croit à peine ce qu'il voit. Qui entend sa gloire n'a de cesse de la voir, et qui la voit n'a de cesse de la revoir. Qui la vois une fois s'en énamoure pour la vie et ne la quitte jamais plus, ou s'il la quitte c'est pour bientôt la retrouver, et s'il ne la retrouve il se désole de ne point la revoir. De ce désir d'y retourner qui pèse sur tous ceux qui la quittèrent elle prit le nom de Venetia, comme pour dire à ceux qui la quittent, dans une douce prière : Veni etiam: reviens encore." ..
> Existe en version illustrée grand format chez Flammarion...
Un petit livre qui touche forcément... Qui fait un pleurer même... Les sentiments qui durent malgré les années et l'éloignement. Une écriture simple qui touche sans pour autant jouer dans les bons sentiments. Une belle histoire d'amour. Évidente et belle tant la narration est dépouillée et touchante... Une vraie découverte.
(Merci à toi...)
> Existe en version poche chez Stock...
J'ai acheté ce livre parce que c'était "Venise" et que le résumé m'attirait... Partie à Venise pour y mener à bien ses recherches, laissant derrière elle son fiancé à New York, Catherine ne s'attendait pas à s'attacher autant à la vie quotidienne de la « cité flottante »... Les premières pages ont été très agréables à lire mais m'ont paradoxalement fait un peu peur. La peur d'un roman un peu faussement romantique. La peur de ne pas y retrouver toute l'émotion que peut susciter la sérénissime pour peu que l'on s'éloigne de la place St-Marc. Difficile d'exprimer la raison, juste une sensation... Une sensation qui s'est finalement vite estompée et qui m'a permis de complètement rentrer dans l'histoire. J'y ai retrouvé la Venise que j'aime et cet attachement au lieu que seule Venise peu m'offrir. J'ai eu la sensation d'accompagner l'héroïne dans son histoire, de partager ses émotions et ses doutes.
Une seule certitude, cela m'a redonné l'envie d'aller vivre au moins "une année à Venise"...
> Existe en version poche chez Pocket...
Un roman construit de façon originale sur une histoire dramatique. Le récit est aussi accrocheur que le titre. Ce n'est jamais larmoyant, pesant ou moralisateur, ni même "politiquement correct", c'est au contraire très vif, poignant, très concret et plein d'espoir. De ce court et brillant roman on ressort comme ragaillardi et conscient que la vie finit toujours par vous rattraper...
> Existe en version poche chez Pocket...
J'ai aimé tous les romans d'Anaïs Jeanneret que je suis avec fidélité depuis son premier livre en 1990, "Le sommeil de l'autre"...
J'avais ce dernier roman depuis de nombreux mois sur ma table de chevet... Le temps d'un long voyage en train m'aura enfin permis de le savourer. J'y ai retrouver cette écriture limpide si caractéristique ; les personnages se dessinent rapidement dans leurs fragilités et leurs sensibilités. Je suis complètement rentré dans ce court roman si féminin. Et en plus, il m'a presque fait percevoir le soleil de plomb si caractéristique de cette Provence située au sud du Luberon...
Une double évasion grâce à la lecture.
Ce roman est construit de manière cinématographique. Un roman attachant, des personnages qui le sont tout autant, du suspens... Un auteur qui entraine ses lecteurs dans les méandres de l'écriture. Ce livre est à la fois un polar, un roman d'amour et un étude de la société américaine ; un roman qui se joue d'ailleurs de tous les codes habituels de la littérature.
Ce roman n'a qu'un seul défaut, il est trop gros pour être emporté en voyages !!! Vivement une version de poche...
Merci encore Margot !
> Une version poche est sortie récemment, il n'y a donc plus aucune raison valable pour ne pas courir l'acheter pour les vacances ou un prochain voyage !...
"Accélérer encore est dangereux ; freiner est illusoire ; décélérer peut être utile. Mais notre principal problème est moins le culte de la vitesse que le culte de l'instant. C'est pourquoi notre vrai défi est de redonner du sens au temps. [...]"
"Le culte de la vitesse et de l'instant bouscule toutes les facettes de nos vies personnelles - notre santé, nos repas, nos loisirs - et professionnelles - pression accrue, exigences de rentabilité croissantes. Il pèse aussi sur notre vie publique : les faits divers se traduisent immédiatement en lois, lesquelles sont de plus en plus souvent votées selon une procédure... d'urgence !"
Tout en dit !
« La grosse cavalerie, ça a commencé le soir même, aux infos de la télé. Le genre "La France a peur !", je ne sais pas si vous vous souvenez. Un ours était mort, et la France était saisie
d'horreur. Elle abritait en son sein un monstre, et ne le savait pas la veille. Mais que serait demain ? Et que faisaient les pouvoirs publics ? »
Où nous mène "l'amour des bêtes" ?
Reste t-il une possibilité de ne pas céder aux discours convenus, aux imprécations du politiquement correct et au "bienséant" ?...
Encore un ouvrage salvateur comme Jacques Gaillard en a le secret. Une écriture vive, un humour et une description implacable...
La nature s'est déchaînée, la technique a été défaillante, l'angoisse tétanise. Catastrophe ! Mais « des psychologues sont sur place... ». Point final de l'information livrée par les médias, cette formule inquiète plus qu'elle ne rassure : se peut-il que l'art de consoler, qui existe depuis la plus Haute Antiquité, nécessite désormais des brigades de thérapeutes professionnels ? Le deuil, la douleur seraient-ils des maladies de l'âme en redoutable expansion ?
Une nouvelle rhétorique du Malheur fait de la catastrophe un objet social, le symptôme d'une carence impardonnable, le motif légitime d'une rédemption douteuse. Avec ses figures obligées, dans les rituels du commentaire comme dans ceux de la pratique collective, son récit typique installe dans nos consciences une autre conception du Mal, du deuil et de la justice...
Une référence toujours aussi incontournable. Ce livre est une nécessité et tellement loin de toutes les inepties ressassées par une grande partie des médias de masse. À lire et à relire avec toujours le même bonheur. Enfin la sensation qu'il existe une autre vision que ce qui est devenu avec les années une vérité "absolue", incontestable. C'est une réflexion pleine de bons sens et de recul, c'est plein d'humour et de références...
Ouf et vraiment merci Jacques Gaillard !!...